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:: La newsletter du Cniid - juin/juillet 2009 ::

 

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:: Sommaire

:: Incin̩ration et gestion durable des d̩chets: la France atteinte d'une maladie grave... mais pas incurable ?

Le r̩cent vote du Grenelle 1 l'Assembl̩e nationale (lire le communiqu̩ de presse du Cniid du 16 juin 2009) vient de r̩v̩ler une fois de plus la schizophr̩nie dans laquelle la France se maintient. D'une part de beaux discours l̩nifiants sur la r̩duction des d̩chets et la valorisation mati̬re; de l'autre, des blancs-seings en s̩rie pour la promotion de l'incin̩ration des d̩chets, nouvellement maquill̩e sous le terme mensonger de valorisation ̩nerg̩tique. Lors des d̩bats au Palais Bourbon, le d̩put̩ Yves Cochet a qualifi̩ cette expression d'euph̩misme de technocrate. Il est regrettable qu'il n'ait pas ̩t̩ plus ̩cout̩.

La France a fait sienne la logique des shadoks : l'essentiel est d'incin̩rer, d'incin̩rer sans cesse, sans se soucier des freins que cela engendre pour la r̩duction des d̩chets et le d̩veloppement des alternatives. Un rapport de la direction des ̩tudes ̩conomiques du MEEDDAT datant de 2006 ̩tait pourtant sans ̩quivoque sur le sujet : La d̩cision de construire un incin̩rateur peut limiter les marges de manuvre ult̩rieures pour le d̩veloppement de fili̬res telles que le recyclage, car la rentabilit̩ de l'incin̩rateur requiert un approvisionnement constant en d̩chets. [ ] Il est possible d'arr̻ter d̩finitivement le fonctionnement d'un incin̩rateur, mais pas de diminuer les quantit̩s de d̩chets qu'on y am̬ne pendant son fonctionnement, sous peine de mettre en p̩ril la rentabilit̩ de l'installation. Le message est clair : l'incin̩ration est en concurrence directe avec le recyclage.

Dans la pratique, l'opposition entre le d̩veloppement du recyclage et le recours l'incin̩ration est d̩montr̩e de mani̬re ̩clatante par le reportage de Bakchich-info intitul̩  D̩chets : la grande hypocrisie . Dany Dietmann, maire de Manspach, y explique les pressions subies apr̬s avoir mis en place la tarification incitative sur sa communaut̩ de commune : il a alors ̩t̩  incit̩  re-m̩langer les d̩chets tri̩s pour alimenter l'incin̩rateur local.

Lors des discussions du Grenelle, le refus au niveau national de suspendre les nouvelles capacit̩s d'incin̩ration met aujourd'hui la Corse, Clermont-Ferrand, Fos, Arques ou Saint Villers, entre autres, dans des situations intenables o l'on tente d'imposer l'incin̩ration par la force. S'il est possible d'arr̻ter d̩finitivement un incin̩rateur , il est ̩galement possible de d̩cider de ne pas en construire, comme l'a fait la Belgique ; il est urgent aujourd'hui de faire cesser les projets en cours et r̩fl̩chir enfin un changement de paradigme. Malheureusement, comme chez les shadoks,  La maladie la plus grave du cerveau, c'est de r̩fl̩chir 

Animation shadoks : http://leocat.free.fr/shadok/index.php

Contact : S̩bastien Lapeyre

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:: Flamoval, une autre aberration ̩cologique et ̩nerg̩tique qui met en p̩ril des centaines d'emplois

Le pr̩fet du Pas-de-Calais vient d'autoriser l'exploitation de l'incin̩rateur Flamoval Arques au grand dam des associations de protection de l'environnement, notamment  Les riverains du Smetz , qui luttent depuis neuf ans contre ce projet.

Neuf ans, c'est le temps qui aurait pu ̻tre consacr̩ la mise en place d'une politique de r̩duction et de tri des d̩chets associ̩e au d̩veloppement de fili̬res de valorisation mati̬re. Rappelons au Syndicat Mixte Flandre Morinie que sa mission n'̩tait pas de  cr̩er cet incin̩rateur , comme le dit Jol Duquenoy, son ancien pr̩sident, mais bien de g̩rer les d̩chets de leurs administr̩s en tenant compte des aspects socio-̩conomiques, sanitaires et environnementaux.

Sp̩cialiste de la question climatique, le R̩seau Action Climat (RAC) ainsi que Greenpeace, les Amis de la Terre et le WWF ont d̩nonc̩ l'autorisation donn̩e par le Pr̩fet. Comme le Cniid a essay̩ de le faire comprendre aux d̩put̩s lors du Grenelle 1, l'incin̩ration constitue en effet un obstacle de taille la lutte contre les changements climatiques puisqu'elle vient concurrencer de fa̤on tr̬s forte le d̩veloppement des ̩nergies renouvelables au niveau local et constitue un important ̩metteur de gaz effet de serre, l'inverse de la m̩thanisation.

Mais ce n'est pas tout. Au-del des risques sanitaires et environnementaux li̩s cette on̩reuse technologie du si̬cle pass̩, cette d̩cision met en p̩ril localement pr̬s d'un millier d'emplois associ̩s une entreprise agroalimentaire craignant pour son image et la s̩curit̩ de sa production.

Jol Duquenoy, en affirmant que son projet d'incin̩rateur a re̤u  beaucoup de critiques, mais jamais de propositions , semble oublier que des alternatives l'incin̩ration ̩conomiquement attractives, respectueuses de l'environnement et cr̩atrices d'emplois existent. Ce sont ces alternatives qui ̻tre doivent ̻tre mises en place et soutenues afin de passer progressivement d'une soci̩t̩ de gaspillage qui brle ou enfouit des mati̬res premi̬res une soci̩t̩ qui met en avant la r̩duction, la r̩utilisation et le recyclage. La France grenellienne en est loin...

Association des riverains du Smetz : http://riverainsdusmetz.free.fr/
Sources : La Voix du Nord, ̩ditions des 19 et 20 juin 2009.

Contact : David Dabo

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:: Projet corse : "Attention, un incin̩rateur peut en cacher un autre"

Tr̬s souvent, l'urgence, suppos̩e ou r̩elle, en mati̬re de gestion locale des d̩chets permet de justifier un projet d'incin̩rateur, sous le faux pr̩texte qu'aucun autre choix n'est possible. Pour mieux le vendre, l'incin̩rateur est d̩guis̩ en  unit̩ de valorisation ̩nerg̩tique . La Corse ne fait pas exception la r̬gle et le Syvadec (Syndicat de traitement promoteur de l'incin̩rateur) a tent̩ d'imposer sans concertation son projet d'incin̩rateur au centre de la Corse. Le travail de fond r̩alis̩ par le Collectif contre l'incin̩ration des d̩chets en Corse, notamment le plan alternatif qu'il a ̩labor̩, a permis de montrer que d'autres choix se pr̩sentaient. Dans ses d̩clarations publiques depuis un an, le Syvadec a fini par laisser entendre que l'incin̩rateur ̩tait effectivement  abandonn̩  mais le document de planification corse des d̩chets (le PIEDMA) fait toujours r̩f̩rence cette fameuse  unit̩ de valorisation ̩nerg̩tique . Si le choix ̩ventuel d'un traitement par TMB venait ̻tre fait, la vigilance sera de mise pour ̩viter que ne soient produits des combustibles solides de r̩cup̩ration (CSR) destin̩s un traitement par incin̩ration ou co-incin̩ration.

Danger suppl̩mentaire, l'important mais tr̬s controvers̩ PADDUC (Plan d'am̩nagement pour un d̩veloppement durable de la Corse) fait r̩f̩rence l'actuel PIEDMA en mati̬re de d̩chets, donc l'incin̩ration.

Le Cniid a apport̩ son soutien au Collectif lors de la conf̩rence de presse et de la r̩union publique organis̩es Bastia le vendredi 12 juin pour demander aux ̩lus la r̩vision du PIEDMA et un positionnement contre la version actuelle du PADDUC. L'intervention a port̩ ̩galement sur la d̩sinformation autour de la  valorisation ̩nerg̩tique , outil marketing classique d̩sormais utilis̩ par les promoteurs de tels projets.

Note : Un vote contre le PADDUC par l'Assembl̩e de Corse aurait permis d'̩loigner pour un temps le spectre de l'incin̩rateur et d'engager une r̩vision du PIEDMA sereine.
Lundi 15 juin, la majorit̩ l'Assembl̩e a fait marche arri̬re en retirant au dernier moment le vote du PADDUC de l'ordre du jour, craignant un rejet massif. Son sort est donc toujours en suspens et celui de l'incin̩rateur aussi.

Pour plus d'infos : le site du collectif contre l'incin̩ration des d̩chets en Corse

Contact : S̩bastien Lapeyre

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:: Le deuxi̬me incin̩rateur dans l'Oise sera-t-il impos̩ de force ?

A l'heure o la conscience ̩cologique se fait sans cesse plus forte chez les citoyens, o une r̩duction de la quantit̩ de d̩chets commence se faire sentir et o certains Etats comme l'Ecosse font le choix de sortir de l'incin̩ration pour se diriger vers une soci̩t̩ du recyclage (voir article ci-dessous  L'Ecosse veut sortir de l'incin̩ration ), le projet de deuxi̬me incin̩rateur dans l'Oise est un nouvel exemple des choix catastrophiques faits par la France en mati̬re de gestion des d̩chets, l'initiative d'une poign̩e de d̩cideurs locaux influents.

Aux projets de m̩ga-incin̩rateurs de la Communaut̩ urbaine de Marseille ou de l'Agglom̩ration de Clermont-Ferrand s'ajoute celui de Villers-Saint-S̩pulcre dans l'Oise, sur un site situ̩ 30 kilom̬tres peine de celui de l'incin̩rateur de Villers-Saint-Paul datant de 2004.

Depuis des mois, l'association ACCIDE (Association citoyenne contre l'installation d'un incin̩rateur et pour la d̩fense de l'environnement) se mobilise pour informer citoyens et ̩lus de l'aberration ̩cologique que constitue ce projet et sur les moyens d'appr̩hender la probl̩matique des d̩chets de mani̬re promouvoir r̩duction, r̩utilisation et recyclage.  Cet incin̩rateur est d'autant moins justifiable que les installations du d̩partement sont suffisantes pour g̩rer les d̩chets jusqu'en 2023 , pr̩cise la pr̩sidente d'ACCIDE Agn̬s Clary-Wawrin,  ce qui laisse le temps pour la mise en place de solutions r̩ellement ̩cologiques .

Pour le Symove (Syndicat Mixte Oise Verte Environnement) et son pr̩sident le s̩nateur Alain Vasselle, il y a urgence faire passer en force le projet puisque le Plan D̩partemental d'Elimination des D̩chets M̩nagers et Assimil̩s en cours de r̩vision pourrait adopter un sc̩nario sans recours un second incin̩rateur, comme le pr̩conise le pr̩sident du conseil g̩n̩ral Yves Rome. Lors de la s̩ance des questions au S̩nat, Alain Vasselle ne s'est pas priv̩ d'interroger le gouvernement pour savoir quels fondements constitutionnels et juridiques pourraient autoriser un conseil g̩n̩ral exclure un projet de la collectivit̩ du futur plan r̩vis̩. Il avait bien sr en t̻te son propre projet d'incin̩rateur, menac̩ par le PDEDMA 60.

Comme pour les autres projets d'incin̩rateurs en cours, gageons que celui de Villers Saint S̩pulcre ne voie jamais le jour, et qu'enfin se traduisent en actes les priorit̩s la pr̩vention, au r̩emploi ou au recyclage inscrites dans le Grenelle de l'environnement et dans la directive cadre sur les d̩chets.

Pour en savoir plus : association ACCIDE

Contact : David Dabo

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:: L'Ecosse veut sortir de l'incin̩ration

Le 11 juin dernier, le Parlement ̩cossais a adopt̩ 65 voix contre 54 l'amendement anti-incin̩ration propos̩ par Robin Harper (Green MSP) en ces termes :

[le Parlement] croit que, ̩tant donn̩ les progr̬s faits jusqu' aujourd'hui, il n'y a pas de n̩cessit̩ de construire des installations de valorisation ̩nerg̩tique des d̩chets de grande ampleur en Ecosse et que la r̩utilisation, la r̩duction des d̩chets et le recyclage sont la meilleure solution.

Robin Harper explique que malgr̩ les progr̬s importants r̩alis̩s en mati̬re de recyclage pour atteindre les objectifs de 2010, de nombreux projets d'incin̩rateurs ̩taient l'ordre du jour en Ecosse. Il se r̩jouit donc de ce succ̬s l̩gislatif qui devrait porter un coup fatal l'incin̩ration.
Ces pr̩tendues unit̩s de  valorisation ̩nerg̩tique  sont fondamentalement incompatibles avec un objectif de politique  z̩ro d̩chet . Cette nouvelle appellation pour les incin̩rateurs sonne peut-̻tre mieux l'oreille des d̩cideurs mais les riverains en payent toujours le prix. Brler du plastique ou du carton pollue et ce n'est pas de l'̩nergie renouvelable. C'est juste une  d̩charge dans le ciel  et nous sommes convaincus que l'Ecosse peut mieux faire.

Cet exemple prouve, s'il en ̩tait besoin, que l'opposition l'incin̩ration n'est pas une sp̩cificit̩ fran̤aise comme se plaisent le dire certains ; des Etats (sans organiser de Grenelle) prennent concr̬tement leurs responsabilit̩s envers le climat et les g̩n̩rations futures en orientant leur politique vers une gestion ̩cologique des d̩chets.

lire le communiqu̩ des Scottish Greens (en anglais)

Contact : David Dabo

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:: Conf̩rence europ̩ene sur la l̩gislation sur les biod̩chets

Les 9 et 10 juin se sont r̩unies Bruxelles les parties qui souhaitent une proposition de directive europ̩enne sur les biod̩chets. Cette large coalition pro-directive rassemble des Etats membres, des ONG et des repr̩sentants de l'industrie du secteur des d̩chets dont la FEAD, ̩quivalent europ̩en de la FNADE.

Ces deux journ̩es de travail ont permis de lister les principaux objectifs d'une telle l̩gislation :
- ̩tablir des lignes directrices pour une gestion des biod̩chets permettant de lutter contre le changement climatique (s̩questration du carbone dans les sols) et d'am̩liorer la qualit̩ et la sant̩ des sols,  
- instaurer un climat de confiance pour les investisseurs dans le secteur des traitements biologiques,
- garantir l'̩chelle europ̩enne la production d'un compost de qualit̩.

Comme l'ont soulign̩ plusieurs intervenants, il serait incompr̩hensible que l'UE ne l̩gif̬re pas sur le principal flux de d̩chets qui constitue les d̩chets municipaux. En outre, de nombreux nouveaux pays sont demandeurs d'orientations de la part de l''UE car ils font face l'opposition de leurs autorit̩s locales pour mettre en place des politiques durables et ̩cologiques de gestion des biod̩chets. Par exemple, l'enfouissement des biod̩chets en R̩publique Tch̬que ne cesse d'augmenter depuis 2003.

Le Cniid souscrit la position globale de cette coalition mais est inquiet des d̩rives possibles, l'Union Europ̩ene ̩tant notamment soumise l'influence de puissants lobbies industriels. Nous demandons l'̩laboration d'objectifs de recyclage des biod̩chets par compostage et m̩thanisation en plus d'un standard de qualit̩ pour le compost l'̩chelle europ̩enne. Il est toutefois indispensable que toutes les mesures soient prises pour que l'incin̩ration soit exclue des modes de valorisation des biod̩chets.  

Les pays qui atteignent d̩j un taux important de production de compost utilisable en agriculture ont rappel̩ que l'interdiction de mise en d̩charge des biod̩chets et leur collecte s̩par̩e obligatoire ̩taient des outils efficaces. Plusieurs intervenants ont tenu pr̩ciser que la collecte s̩lective des biod̩chets est pertinente d'un point de vue cot-b̩n̩fice.
Cependant, les parties s'accordent pour dire qu'une directive sur les biod̩chets n'impliquerait pas n̩cessairement des restrictions ou des obligations sur les moyens de gestion et de traitement utiliser. Ces choix seraient laiss̩s aux collectivit̩s locales. Il est donc int̩ressant de constater que directive et libert̩ de choix des collectivit̩s ne sont pas incompatibles, les collectivit̩s locales europ̩ennes ̩tant les principales opposantes une telle l̩gislation.

Lire la position de la biowaste alliance : fichier PDF (en anglais)

Contact : H̩l̬ne Bourges

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:: Les waste-pickers alertent : "Ne brlez pas notre pain !"

Logo_waste pickersC'est en ces termes que s'est exprim̩ le repr̩sentant des r̩cup̩rateurs urbains indiens,  waste-pickers  en anglais, lors de la conf̩rence des Nations Unies sur le changement climatique Bonn (juin 2009).

̥ l'initiative de l'ONG Global Alliance for Incineration Alternatives, dont le Cniid est membre, ces recycleurs sont venus du Br̩sil, de Colombie et de l'Inde pour participer aux d̩bats sur les m̩canismes de d̩veloppement propres (ci-apr̬s CDM, pour clean development mechanisms). Ils ont pu faire entendre leur voix aupr̬s des repr̩sentants des tats pr̩sents et les interpeller sur le fait que les projets retenus dans le cadre des CDM menacent leurs activit̩s (lire leur position - pdf ) . En effet, les CDM pr̩voient de financer, dans les pays ̩mergents, des projets d'incin̩rateurs, et de production de combustibles d̩riv̩s de d̩chets. Or les d̩chets r̩cup̩r̩s et envoy̩s au recyclage par les waste-pickers sont les m̻mes qui sont incin̩r̩s ou utilis̩s comme combustibles solides de r̩cup̩ration, en particulier les plastiques et les cartons.

Les waste-pickers ne disposent pourtant que de cette source de revenu pour vivre et d̩pendent enti̬rement de la possibilit̩ de collecter ces d̩chets parmi les ordures. Ce sont eux qui ont permis le d̩veloppement du recyclage dans de nombreuses agglom̩rations des pays ̩mergents comme Buenos-Aires par exemple. Leur travail contribue directement la r̩duction des ̩missions de gaz effet de serre car il vise r̩introduire des mati̬res dans le cycle de production, ̩vitant ainsi la mobilisation de mati̬re vierge par d̩forestation, exploitation mini̬re ou forage p̩trolier. En outre, le syst̬me des waste-pickers assure de quoi vivre environ 1% des habitants des pays en d̩veloppement. Il serait donc plus pertinent que les Etats leur conf̬rent un statut l̩gal, comme est en train de le faire la Colombie. Ceci permettrait, en plus de l'am̩lioration de l'organisation du recyclage et donc de son efficacit̩, d'offrir de meilleures conditions de travail et de r̩mun̩ration ces personnes. En effet, les waste-pickers sont tr̬s expos̩s aux risques sanitaires et d'accidents mortels lorsqu'ils travaillent dans les d̩charges. Il est inadmissible de laisser perdurer une telle situation et de l'aggraver en minimisant l'acc̬s des waste-pickers aux mat̩riaux recyclables.

Les CDM visant d̩velopper l'incin̩ration et les traitements thermiques ne sont pas une r̩ponse durable au changement climatique. Ils ne permettent pas une gestion ̩cologique des d̩chets et cr̩ent peu d'emplois locaux.

Le Cniid d̩nonce l'usage des fonds internationaux, que ce soit dans le cadre du protocole de Kyoto ou des fonds structurels europ̩ens, pour favoriser le march̩ de l'incin̩ration et demande leur r̩affectation vers les acteurs informels et formels de la r̩cup̩ration, du r̩emploi et du recyclage.

Contact : H̩l̬ne Bourges

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:: Echanger au lieu d'acheter, c'est possible gr̢ce au SEL

Louise adore le jardinage, mais d̩teste le repassage. Alain est dou̩ pour la r̩paration du petit ̩lectrom̩nager, mais ne peut pas payer des cours de guitare pour sa fille. Brigitte aime faire la cuisine, surtout les g̢teaux d'anniversaire, mais repousse depuis deux ans la r̩novation de son s̩jour. Ce n'est pas un secret : quand on aime ce que l'on fait, on s'y met avec envie, d'autant plus de facilit̩ et ceci m̻me souvent sans attendre quelque chose en contrepartie. videmment, chaque service a une valeur, mais pas forc̩ment mon̩taire et on peut ̩changer un bien ou un service contre un autre au lieu de l'acheter. L'un de ces concepts qui peuvent si souvent enrichir la vie des gens, sans pour autant leur faire gagner ou leur coter de l'argent, s'appelle en France SEL (Syst̬me d'Echange Local), LETS ( Local Exchange Trade System ) dans les pays anglophones ou encore Tauschring dans les pays germanophones.

Le SEL est un r̩seau de proximit̩ qui se superpose en quelque sorte au syst̬me ̩conomique actuel. Il s'agit bel et bien d'un mod̬le ̩conomique local o l'argent n'a aucune valeur. Chez nous, une heure pass̩e au service d'un autre membre vaut huit griottes, notre monnaie scripturale   explique Magali, nouvelle adh̩rente d'un SEL en Bourgogne. Alors que la valeur d'un bien varie selon le SEL en question, les services sont le plus souvent fond̩s sur la valeur temps. Le tout est comptabilis̩, le compte du membre d̩bit̩ ou cr̩dit̩ en fonction de ce qu'il donne ou re̤oit.

C̫t̩ pratique, les adh̩rents du r̩seau re̤oivent r̩guli̬rement un catalogue des services et demandes propos̩s par les autres membres. L'une des cl̩s du concept se trouve bien ici : il s'agit d'un circuit bien d̩fini au niveau local o l'̩change ne se limite pas l'̩change bilat̩ral, mais se fait au sein d'un r̩seau.

Pour les uns, adh̩rer un SEL rel̬ve de la premi̬re n̩cessit̩, pour d'autres il s'agit l d'un moyen de prendre une bouff̩e d'air hors du  tout argent . Le SEL cr̩e surtout du lien social, l'image du compostage collectif. Il peut arriver que ses membres rendent m̻me des services sans savoir si ces derniers seront un jour r̩compens̩s. Toutefois, d̩faut, on pourra toujours troquer le service rendu contre un bon livre ou pourquoi pas un v̩lo lors de la prochaine bourse locale d'̩change. Le SEL repose donc plus sur la solidarit̩ et la coop̩ration que sur la valeur mat̩rielle. Au passage, il va sans dire que le Cniid voit dans ce r̩seau de partage des talents et des outils des uns et des autres une formidable contribution la pr̩vention des d̩chets : ̩changer au lieu d'acheter pour moins de d̩chets et plus de lien social.

Pour en savoir encore plus ou pour trouver le SEL le plus pr̬s de chez vous : http://selidaire.org/spip/

Contact : Wiebke Winkler

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:: Appels soutien

Signez l'appel pour un accord ambitieux Copenhague en d̩cembre 2009

Les plus grandes ONG fran̤aises (Greenpeace, WWF, Action Contre la Faim, etc.) ont adress̩ un appel solennel au Pr̩sident de la R̩publique pour lui demander de porter des demandes ambitieuses au sein de l'Union Europ̩enne lors de l'accord de Copenhague. En effet, cet accord fera suite au protocole de Kyoto qui expirera fin 2012. De nouveaux objectifs doivent ̻tre ̩labor̩s permettant de dessiner un avenir sobre en carbone dans tous les pays et ̩viter une augmentation de la temp̩rature moyenne sup̩rieure 2C.
Pour r̩pondre au d̩fi du changement climatique, il est absolument n̩cessaire d'arr̻ter la croissance des ̩missions de gaz effet de serre d'ici 2015 au niveau global. La France doit quant elle s'engager r̩duire de 40 % ses ̩missions d'ici 2020 par rapport au niveau de 1990.
Pour soutenir ces demandes, vous pouvez signer l'appel ici : http://www.copenhague-2009.com/appel

Soutien l'association MDRGF, assign̩e en justice par un lobby agricole

Le Mouvement pour les Droits et le Respect des G̩n̩rations Futures est aujourdhui assign̩ devant le Tribunal de Grande Instance de Paris par la F̩d̩ration Nationale des Producteurs de Raisins de Table. Cette f̩d̩ration de producteurs de la FNSEA assigne l'association pour un soi-disant d̩nigrement du raisin de table suite la publication danalyses de r̩sidus de pesticides dans des raisins de tables vendus dans des supermarch̩s, r̩alis̩es en novembre 2008 avec quatre autres associations europ̩ennes.

La libert̩ d'expression des contre-pouvoirs face aux lobbies industriels et agricoles est en jeu. Il est urgent de r̩agir ! C'est ce qu'ont d̩j fait plusieurs personnes et structures regroup̩es dans une association de soutien : Ensemble pour les G̩n̩rations Futures.
Cette association a mis en ligne un site d̩di̩ au soutien au MDRGF : http://www.generations-futures.org

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:: Un documentaire sur les bonnes pratiques dans le monde de la sant̩

Alors que certains communiquent plus sur leurs initiatives qu'ils n'agissent r̩ellement en faveur de l'environnement et de la solidarit̩, d'autres ont pris les choses en main depuis en petit bout de temps sans que l'on s'en rende forc̩ment compte. De surcrǫt, il s'agit ici d'une branche professionnelle que l'on n'associe gu̬re premi̬re vue la recherche d'une d̩marche durable. En effet, les ̩tablissements de sant̩ ne vendent pas de produits, mais ils rendent un service pour lequel ils cherchent r̩duire les impacts environnementaux et sanitaires directs et indirects.

  Vers un monde de la sant̩. Des pratiques vertueuses au service de la sant̩  , documentaire co-produit par le Comit̩ pour le D̩veloppement Durable en Sant̩ (c2ds) et Moviecut, est un aper̤u p̩dagogique et enthousiasmant des initiatives engag̩es ces derni̬res ann̩es par des cliniques et h̫pitaux fran̤ais. La question des d̩chets y est bien ̩videmment abord̩e et le Cniid a apport̩ sa contribution notamment sur la question des risques li̩s l'incin̩ration des d̩chets d'activit̩s de soins.

Bande d'annonce visionner sur le site du c2ds 

Contact : Wiebke Winkler

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:: Actualit̩ de l'incin̩ration, en France et dans le monde

En France :

  • A grand renfort de com' tous azimut et de d̩sinformation, le nouvel incin̩rateur Begeval de Pithiviers a ̩t̩ inaugur̩. Il voit sa capacit̩ augmenter 64000 t par an alors que les 3 syndicats (SITOMAP, SIRTOMRA, SICTRM) n'avaient collect̩ que 45 000 t en 2006. La priorit̩ donn̩e la seule rentabilit̩ ̩conomique de l'usine va prendre en otage la population pendant au moins 20 ans.
  • Incin̩rateur de Nice : que le chemin vers la transparence est long Au fait, pourquoi falsifier des documents si l'incin̩rateur Ariane fonctionne si bien ? (source : Nice Matin)
  • Ecovalor nous confirme que l'incin̩ration des biod̩chets est polluante. N'est-ce pas sur la base de cette fraction fermentescible, que certains osent parler d'̩nergie renouvelable ? (source : la Voix du Nord)
  • Valor'Aisnes continue de construire sa d̩charge de Grisolles malgr̩ les d̩cisions de justice. (source : association ACCID)

Dans le monde :

  • Manifestation  l'le Maurice le 24 mai 2009 - DR Avis de nuages polluants sur l'le Maurice :
    La multinationale Gamma-Coventa tente toujours d'imposer son incin̩rateur de 300 000 t/an pour brler une partie des 400 000 t de d̩chets (dont 65% de biod̩chets recyclables) produits annuellement sur l'le Maurice. Comme plusieurs autres organisations fran̤aises, le Cniid a apport̩ son soutien aux citoyens qui se battent pour ̩viter la construction de cette usine sur leur ̨le.
    Plus d'infos : http://www.incinerationmauritius.com/ et http://www.mediaterre.org/ocean-indien/actu,20090618083955.html
    Photo : 24 mai 2009 - Manifestation citoyenne contre le projet d'incin̩rateur l'le Maurice - DR

Contact : David Dabo

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:: Agenda

> "Pourquoi la r̩utilisation et le r̩emploi ne d̩collent-ils pas en France ?", intervention du Cniid dans le cadre du Forum national "Poubelles la vie" Lille. Le jeudi 2 juillet 14h, Lille Nouveau Si̬cle, 8, place Mend̬s-France.

 

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