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Après 20 ans de lutte, la mobilisation contre l’incinérateur de Clermont-Ferrand continue !
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Le 4 mai 2011,

Depuis maintenant plus de vingt ans, l’agglomération clermontoise a échappé à la construction d’un incinérateur d’ordures ménagères grâce à la résistance d’élus, d’associations et d’un collectif de médecin. Ce conflit rentre dans une phase délicate, avec le démarrage du chantier de l’incinérateur de Beaulieu. Un « village de la résistance » installé à proximité du site accueille en permanence les acteurs locaux mobilisés contre le projet, dans l’attente d’une grande manifestation le 14 mai, organisée par le collectif AirPur.

Un premier projet dans les années 1980, abandonné grâce à la mobilisation citoyenne

Le premier projet d’incinérateur qui a mobilisé les Clermontois a été lancé au début des années 1980. Rapidement, grâce à la mobilisation citoyenne, le projet est abandonné à l’approche des élections locales de 1993. Peu de temps après naît le VALTOM, qui porte aujourd’hui le projet d’incinérateur à Beaulieu, regroupant la quasi totalité des syndicats de traitement des ordures ménagères du département du Puy-de-Dôme. Le PDEDMA alors adopté illustre la tendance pro-incinération de la majorité des élus du VALTOM, minimisant les capacités des collectes sélectives en vue du recyclage et de la méthanisation, malgré l’opposition des associations environnementales.

A nouveau projet, nouvelle mobilisation

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C’est en 2003 que le projet d’un nouvel incinérateur sur le site de Beaulieu (commune de Clermont-Ferrand) émerge sous l’égide du VALTOM. En 2005, une délégation de service public est accordée à l’entreprise VERNEA (Société NOVERGIE, filiale de SUEZ) pour construire et exploiter la future usine.
Lors de l’enquête d’utilité publique, comme pour le précédent projet, ce sont des milliers de citoyens de l’agglomération clermontoise qui viennent manifester leur opposition, encouragés par une mobilisation exceptionnelle de 531 médecins de Puy-de-Dôme. Sous la pression de l’opinion publique, une partie des élus de l’agglomération clermontoise basculent dans le camp des opposants à l’incinération, entrainant un avis négatif de la commission d’enquête, suivi en 2008 par le préfet.

La contre-attaque de Suez et du VALTOM

Cette décision aurait pu sonner le glas du projet de Beaulieu. Mais, c’était sans compter sur l’acharnement des dirigeants du VALTOM et du groupe SUEZ. S’opposant à la décision du préfet, prise sur la base de la concertation citoyenne, ils attaquent l’arrêté préfectoral refusant la construction de l’incinérateur et parviennent à gagner leur recours. La justice va même jusqu’à retirer à Clermont Communauté, déjà sous-représentée au sein du VALTOM, la compétence de porter un projet de traitement des déchets, alors qu’elle représente presque la moitié de la population du Puy-de-Dôme. La collectivité lutte aujourd’hui pour sortir du VALTOM, mais se heurte au refus du syndicat. L’avenir de cette requête est désormais entre les mains du tribunal administratif qui devrait trancher d’ici quelques mois.

Un projet en décalage avec son temps…

Présenté pour la première fois il y a 8 ans, le projet du VALTOM s’appuie sur le PDEDMA de 2002, lui-même fondé sur l’état des lieux, des techniques et des coûts des années précédentes. Bien des choses ont changé depuis, à commencer par les quantités récupérées par les collectes sélectives qui sont supérieures de 180 % à ce qu’avait envisagé le VALTOM en 2002. Avec actuellement 45 % de valorisation matière de leurs déchets ménagers, les Clermontois touchent déjà du doigt un objectif de 60 % de déchets détournés de l’incinération ou de l’enfouissement. Ce qui n’est pas du goût du VALTOM qui prévoit déjà, dans son avenant de 2010 au contrat avec l’exploitant, d’avoir recours à des DIB pour combler ses vides de four non prévus dans le projet initial. Une fois de plus, c’est donc un incinérateur sur-capacitaire qui est prévu à la construction.

… malheureusement en passe de se réaliser

La société VERNEA (groupe SUEZ) détentrice du marché a aujourd’hui toutes les autorisations pour démarrer les travaux. Les fouilles archéologiques obligatoires qui ont débuté au printemps 2010 s’achèvent sur une partie seulement du terrain alors que le chantier a démarré sur l’autre partie.
En conséquent, il est plus que jamais temps d’aller soutenir les Clermontois dans leur lutte, en venant manifester à leurs côtés le 14 mai à partir de 14h, sur le site de l’incinérateur.

Le Cniid participera à la manifestation du samedi 14 mai, organisée par le collectif Airpur.

Plus d’informations sur le site du Collectif AirPur

Contact :
Delphine Lévi Alvarès

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