Association Cniid - Centre national d’information indépendante sur les déchets - http://cniid.fr

logo du site Accroche
français français
    FaceBook RSS Ver Youtube   
Newsletter Articles Mailing

Dernières statistiques européennes sur les déchets : la méthode de calcul en question
Partager cette page


Le 7 avril 2014,

Le 25 mars dernier, Eurostat a publié les dernières statistiques concernant les performances des Etats-membres en matière de déchets. Ces résultats, et la manière dont ils sont obtenus, ont soulevé plusieurs réactions parmi les acteurs.

Les premiers à avoir réagi sont la FNADE, la fédération française des professionnels du déchets, qui voit d’un mauvais oeil la place médiocre qu’occupe la France dans le classement européen. Selon la FNADE, l’absence d’harmonisation des méthodes de comptabilisation permet à certains pays, comme l’Allemagne, de gonfler virtuellement leurs performances, en affichant notamment zéro déchets en décharge dès lors qu’ils passent par un TMB avant d’être enfouis. La manière dont la France comptabiliserait ses propres performances la désavantagerait donc sur le papier par rapport à ses voisins, à performances proches en réalité. Si elles visent surtout à monter dans le classement sans faire plus d’efforts sur la politique déchets elle-même, les protestations de la FNADE révèlent un vrai problème d’harmonisation dans la comptabilisation des performances déchets en Europe. Mais cela vaut aussi pour la France, qu’on pourrait également accuser de surévaluer ses performances en comptant notamment le compost issu de TMB et l’utilisation des mâchefers en sous-couche routière comme de la valorisation matière, là où d’autres l’excluent totalement.

Plus globalement, le classement par niveau de recyclage et de mise en décharge montre clairement ses limites. A quoi bon, comme l’Allemagne, afficher un taux de recyclage de 65% et un zéro mise en décharge si c’est pour produire plus de 600 kg de déchets par an et par habitants ? L’Estonie par exemple, qui ne produit que 279 kg de déchets par habitants mais n’en recycle “que” 40% et met le reste en décharge, ne devrait-elle pas plus être citée en exemple qu’un pays qui n’a pas réussi à découpler croissance économique et production de déchets et qui importe des déchets pour combler ses vides de fours d’incinérateurs ? Si elle est difficile à comparer entre pays avec des niveaux de vie différents, et au sein d’un même pays en fonction des différences territoriales, la quantité de déchets résiduels reste finalement l’un des indicateurs les plus fiables pour mesurer quels sont les meilleurs élèves en matière de prévention.

Mais au final, la magie des statistiques, c’est qu’on peut leur faire dire ce que l’on veut… et leur faire taire ce qui ne doit pas se savoir !

JPEG - 4.3 ko
This will be shown to users with no Flash or Javascript.