Un incinérateur est une usine de traitement basée sur la combustion partielle des déchets en présence d’un excès d’air. D’un simple four auquel était adjointe une cheminée pour l’évacuation des fumées, on est passé à des constructions de plus en plus complexes, et de plus en plus coûteuses.
A leur arrivée sur le site de l’incinérateur, les déchets résiduels collectés en mélange, d’origine, de volume et de toxicité variés sont déversés dans une fosse imposante, en attendant d’être envoyés dans le four grâce à un grappin. Le four est alimenté en combustible comme du gaz et/ou du fioul, pour maintenir en permanence la combustion, car les différentes sortes de déchets n’ont pas la même capacité à brûler.
La combustion qui a lieu dans le four ne peut être totale et ne transforme pas tous les déchets en fumées : pour 1000 tonnes de déchets brûlés, environ 300 tonnes de résidus solides, appelés mâchefers, sont recueillis à la base du four. Ils sont refroidis et envoyés en centre de stockage ou utilisés en sous-couche routière après une phase de maturation, au mépris de la protection de l’environnement (impacts sur l’eau et les sols).
L’incinération produit aussi des résidus gazeux. A la sortie du four, ces fumées sont extrêmement toxiques, puisqu’elles contiennent en grande quantité métaux lourds, dioxines et furanes, oxydes d’azote et de soufre, etc. Une partie de la chaleur véhiculée par les fumées peut être récupérée par une chaudière à des fins de production d’électricité et/ou de chauffage. Les fumées passent ensuite dans différents systèmes de filtration et d’épuration pour les dépoussiérer et réduire la quantité d’un certain nombre de polluants. Pour cela, des produits chimiques sous forme liquide et solide sont injectés dans les fumées. Leur épuration génère ainsi des effluents liquides et des résidus solides très toxiques, les REFIOM, destinés à l’enfouissement spécifique pour déchets dangereux.
Les fumées sont finalement évacuées dans l’atmosphère par une cheminée. A ce stade, ce n’est pas de la vapeur d’eau qui sort : les fumées contiennent encore des particules fines et ultrafines sur lesquelles se fixent les polluants (certains types de métaux lourds, etc.) qui n’ont pas pu être captés par les systèmes de traitement, ainsi que de grandes quantités de CO2, gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique. Certains polluants doivent répondre à des normes de rejet mais beaucoup d’entre eux ne sont toujours pas réglementés. Les particules qui en sont chargées retombent dans l’environnement, bien au-delà de la zone d’émission, s’accumulant dans la chaîne alimentaire pour aboutir dans nos assiettes.