Rien ne va plus dans le secteur des déchets. Le traditionnel duopole Veolia/Suez doit faire face à une sérieuse baisse de son chiffre d’affaires et un recul de ses parts de marché. La faute aux élus qui ne veulent pas se faire avoir sur les prix, aux citoyens qui consomment moins avec la crise et à l’arrivée de nouvelles entreprises dans leur paysage commercial.

Selon plusieurs sources journalistiques (NBP), les deux multinationales françaises du secteur des déchets et de l’eau auraient entrepris de monter un projet géant d’alliance, parce que c’est bien connu : à deux, on est plus forts… Le dessin satirique de Martin Vidberg pour le Cniid, paru en février 2011, et mettant en scène une entreprise du nom de "Veoliez" a bien failli devenir réalité !

Le greenwashing, vu par Martin Vidberg pour le Cniid - © Cniid

Malgré les démentis furieux des services communication des deux multinationales, Les Echos et Le Figaro indiquent que des discussions auraient eu lieu au plus haut niveau, entre leurs banques notamment : Goldman Sachs puis Rothschild pour Suez et Deutsche Bank pour Veolia. Ce sont les implications trop importantes de la fusion sur le marché français qui ont mené le projet à sa perte (définitivement ou non). Le colosse Veoliez aurait en effet été obligé de céder un nombre important d’actifs pour ne pas se retrouver en position dominante. Et que dire de la réaction qu’aurait suscitée cette alliance auprès des collectivités françaises, qui font déjà les frais des arrangements du duopole en matière de prix ?

Alors que le Cniid dénonce depuis plusieurs années l’emprise de ces entreprises sur la gestion des déchets en France (voir la carte des exploitants par incinérateurs), la mise à jour de ce type de projet ne laisse rien présager de bon quant à une amélioration de la gouvernance des déchets dans notre pays…