La dynamique générale dans ce secteur est pourtant inverse et la filière de la réparation voit disparaître ses emplois et tout un pan de savoir-faire est menacé par l’ère du jetable. Les professionnels du secteur souffrent à la fois d’un manque de visibilité auprès du public et de modèles de production toujours plus complexes : quand les produits ne sont pas purement et simplement scellés pour empêcher toute réparation, de plus en plus de pièces détachées ne sont pas trouvables et remplacer un produit s’avère bien souvent moins onéreux que le réparer.
En 2010, l’Actualisation du panorama de l’offre de réparation en France réalisée pour l’Ademe montrait en effet que le secteur de la réparation des produits blancs (électroménager) avait vu son chiffre d’affaires chuter de 31% entre 2004 et 2006, du fait d’une baisse de la demande de réparation. Effet boule de neige, la demande de formation dans la filière baisse également, contribuant ainsi à pérenniser les freins à la réparation.
Toutefois, l’économie sociale et solidaire prend aujourd’hui de plus en plus le contre-pied de cette tendance, avec les 88 boutiques du réseau des Ressourceries (nombre d’emplois multiplié par 4 entre 2003 et 2008), le réseau Envie ou encore le réseau Emmaüs, conjuguant réduction des déchets, création d’emplois et sensibilisation des consommateurs.