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Comment gérer durablement les biodéchets ?
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Séparer les biodéchets à la source est le meilleur moyen de garantir la qualité du compost qui sera produit par leur décomposition. Il est nécessaire d’assurer une séparation préalable à la collecte pour obtenir un gisement de biodéchets « propres ». Selon les caractéristiques du territoire (habitat urbain, dispersé, existence de plateforme de compostage industrielle, activités agricoles céréalières et maraîchères, etc.), il est possible de mettre en œuvre différents outils pour gérer séparément les biodéchets.

La gestion de proximité

Celle-ci peut-être pratiquée en ville comme à la campagne. Elle consiste à favoriser la gestion domestique et collective de quartier. Cette option est un moyen de diminuer les quantités de déchets prises en charge par la collectivité en en laissant la responsabilité aux habitants. Elle permet une valorisation locale des biodéchets et implique les citoyens dans une démarche de prévention des déchets.

Plusieurs projets dont le retour d’expérience est positif ont déjà vu le jour en France :
- Platesformes de compostage collectif de Saint-Philibert-de-Bouaine et Dompierre-sur-Yon en Vendée.
- Pavillons de compostages et composteurs collectifs en pied d’immeuble à Nantes, Rennes, Chambéry, Paris, Lyon, Montreuil, etc.
- Composteurs individuels dans des dizaines de collectivités.
Le facteur de réussite principal de ces options est l’accompagnement et le suivi des habitants dans la pratique du compostage et du tri des biodéchets. Il peut être réalisé par une association locale comme à Nantes, des citoyens relais volontaires comme à Chambéry, un prestataire de la collectivité comme à Rennes, etc.

Il est intéressant de développer autour de ces projets des synergies avec la politique de gestion des espaces verts de la collectivité. Les habitants n’utilisent pas forcément l’intégralité du compost produit. La collectivité peut en bénéficier pour amender ses espaces verts et les jardins familiaux par exemple.
La gestion de proximité peut être déclinée au sein d’une structure collective comme un collège ou un lycée. La gestion, in situ, des déchets de repas grâce au compostage est pratiquée dans plusieurs établissements :
- Lycée Nature en Vendée
- Lycée Pierre-Gilles De Gennes à Digne-les-Bains
- Collège Saint-Exupéry en Saône-et-Loire
- Collège de Lons-le-Saunier dans le Jura
- Collège Guy Flavien à Paris
- Collège Jean Zay à Morsang-sur-Orge en Essonne

La collecte sélective de biodéchets

La gestion de proximité des biodéchets est une étape nécessaire mais non suffisante. Elle doit être complétée par d’autres dispositifs pour une valorisation optimale des biodéchets.
La collecte sélective des biodéchets des ménages permet de capter la plus grande partie de ce gisement, particulièrement dans les territoires caractérisés par un habitat vertical dense mais également dans les zones d’habitat pavillonnaire avec de faibles surfaces de jardin. La collecte sélective des biodéchets des ménages n’est pas antinomique avec la pratique du compostage domestique. Elles peuvent être mises en place sur différents secteurs géographiques d’un même territoire.
Une collectivité ne peut considérer qu’elle a tout mis en œuvre pour la gestion séparée des biodéchets si son action consiste uniquement dans la distribution de composteurs aux habitants volontaires. La collecte sélective permet de récupérer jusqu’à 70-80 kg de biodéchets par an et par habitant (déchets de cuisine et déchets verts non encombrants).
Les collectivités ayant choisi la collecte sélective des biodéchets demeurent minoritaires. Cependant, elle est mise en place dans plusieurs agglomérations comme Lille, Vittel-Contrexeville et Lorient. En Europe, plusieurs grandes villes l’ont adoptée (Turin, Barcelone, Stockholm, Berlin).
Adopter la collecte sélective des biodéchets est un changement de taille, comme l’a été il y a presque vingt ans la mise en place de la collecte sélective des emballages. Sur le long terme, elle permettra de diminuer le recours à l’incinération et à la mise en décharge (réduction du nombre d’unités et de leur capacité).
Les moyens pratiques sont divers : collecte en camion compartimenté avec un autre flux, collecte en sac de couleur dans le même camion que les sacs d’ordures ménagères résiduelles (d’une autre couleur), collecte en porte à porte à petite échelle avec plateforme de compostage décentralisée (modèle développé en Italie).

La valorisation matière des biodéchets

Le traitement des biodéchets collectés sélectivement peut se faire par compostage sur une plateforme de plus ou moins grande capacité. Le compost produit, s’il est normé, peut retourné au sol dans le cadre de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Le compostage peut également être mené à l’échelle d’une exploitation agricole.

La valorisation énergétique des biodéchets

Les biodéchets des ménages collectés sélectivement peuvent être traités par méthanisation, notamment en mélange avec des déchets agricoles et des déchets issus des industries agro-alimentaires. Ce traitement offre la possibilité d’une valorisation énergétique en plus de la production de compost. L’énergie issue de la méthanisation, contrairement à celle issue de l’incinération, est d’origine 100 % renouvelable. Elle peut être valorisée en chaleur, en électricité et en carburant. La méthanisation se pratique en France en majorité à l’échelle industrielle mais peut aussi être réalisée à l’échelle d’une exploitation agricole. Les expériences de méthanisation de la fraction fermentescible des déchets ménagers et assimilés issue de TMB ne bénéficient pas de retours positifs. Il est donc recommandé de prévoir la méthanisation sur des biodéchets triés à la source.

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