Nom masculin, du latin médiéval decadere (tomber).
Synonymes : ordure, détritus.
Le Code de l’environnement le définit officiellement comme "tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon". Devenir un déchet est donc le destin de tout type d’objets ou de substances, des produits toxiques à nos épluchures de légumes, d’un porte-avion à une bouteille d’eau. Un déchet est un "truc" dont le possesseur ne veut plus et dont il se débarrasse car il estime à un moment donné qu’il n’a plus d’utilité pour lui.
De l’économie informelle pratiquée par les chiffonniers du XIXe siècle à la mainmise des marchands d’eau français sur leur gestion (la Générale des eaux devenue Veolia, La Lyonnaise des eaux devenue Suez) au XXIe, les déchets des uns ont toujours fait l’objet de la convoitise des autres, jusqu’à devenir une source de profit immense à l’échelle planétaire. Mais le profit de quelques-uns est synonyme de grosses dépenses pour d’autres : en France, la seule gestion des déchets municipaux coûte plus de 7,4 milliards d’euros par an aux ménages. Toutes les activités liées à la gestion des déchets, classées dans les "éco-industries" (sic), ont pris le pas sur l’impérieuse nécessité de limiter leur production. Le slogan publicitaire de Veolia "Faire du déchet une ressource" n’est pas seulement un message de déresponsabilisation, il nous promet aussi un avenir radieux pour nos déchets : alors pourquoi chercher à les réduire ?
Ne dites plus "Le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit" mais dites "le meilleur déchet est celui qui se transforme en stock-options".