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Déchets et climat : quel rapport ?
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La production d’ordures ménagères a doublé en 40 ans et 78% de celles-ci sont encore enfouies ou brûlées, générant des émissions directes de gaz à effet de serre (GES). Encore aujourd’hui, seules 19% sont triées et recyclées, et 3% subissent un traitement biologique (compostage ou méthanisation).
Aux émissions dues à leur traitement, il faut ajouter les GES émis durant le processus de production des biens de consommation avant qu’ils ne deviennent des déchets.

Des émissions de GES tout au long du cycle de vie du produit

Les matières premières constituent la première source d’émissions de GES. Les processus industriels d’extraction puis de transformation du matériau brut, couplés à son transport, généralement sur des milliers de kilomètres, sont ainsi très émetteurs de GES.

Le processus de fabrication du produit lui-même peut être également plus ou moins émetteur de GES suivant qu’il a été pensé ou non selon les règles de l’éco-conception et consomme ainsi plus ou moins d’énergie et de matières premières.

L’emballage du produit, encore majoritairement composé de plastique issu du pétrole, nécessite également beaucoup d’énergie pour sa fabrication, alors qu’il deviendra très rapidement un déchet.

Le traitement des déchets est responsable officiellement de 3% des émissions totales de GES françaises

La collecte et l’acheminent des déchets vers les centres de traitement se fait à 97% par camions, qui consomment du carburant et émettent de fait du CO2.

Les différents modes de traitement des déchets n’ont pas le même potentiel de pollution et de réchauffement climatique :

  • Le recyclage permet de conserver pour un nouvel usage l’énergie contenue dans les déchets, en évitant le recours à de nouvelles matières premières. Cependant, en France, le taux de recyclage reste très faible par rapport aux pays européens. Malgré tout, le bénéfice du recyclage compense largement l’augmentation des collectes qu’il nécessite.
  • Le compostage des matières organiques contenues dans nos poubelles constitue une alternative aux engrais issus de la pétrochimie et particulièrement émetteurs de protoxyde d’azote (N2O). Bien contrôlé, le compostage permet de stocker le CO2 organique des biodéchets dans le sol.
  • La méthanisation est un procédé de fermentation (contrôlé et confiné) des déchets organiques. Il produit un résidu solide (pouvant être traité par compostage) et du biogaz contenant du méthane (CH4). Ce gaz peut être valorisé sous forme de chaleur, d’électricité ou de carburant, diminuant ainsi le recours aux énergies fossiles.
  • L’incinération en France, émet chaque année l’équivalent en CO2 de 2,3 millions de voitures. Des matières premières qui pourraient être réutilisées ou recyclées sont détruites. L’énergie "grise" utilisée pour les extraire, les transporter et les transformer, est ainsi gaspillée. L’énergie récupérée à l’issue de la combustion des déchets ne suffit pas à compenser cette perte de ressources.
  • La mise en décharge représente en France environ 16% des émissions de méthane. Malgré les dispositifs de captage, une partie des gaz issus de la décomposition des déchets organiques s’échappe dans l’atmosphère directement.

Les déchets et leur traitement sont donc l’aboutissement d’un mode de production énergivore et émetteur de GES. La première des solutions pour diminuer ces émissions est donc de réduire à la source la quantité de déchets produits.

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