Nom féminin issu du grec methu (fermentation) et hulé (matière végétale).
La méthanisation, aussi appelé "fermentation anaérobie", est une réaction qui se déroule spontanément dans la nature dans des lieux à concentration importante en matière organique et à l’abri de l’air. Au niveau industriel, ce procédé est principalement développé dans des unités de méthanisation de déchets (déchets agricoles, déchets de cuisine, déchets de jardin, etc.), où deux types principaux de produits sont obtenus : le biogaz et les résidus solides issus de la dégradation (les digestats).
Le biogaz est formé de méthane (CH4) combustible (50 à 80 %), de CO2 (20 à 50 %) et de quelques autres gaz à l’état de traces (jusqu’à 0,5 %). Capté, le biogaz issu de la méthanisation présente l’intérêt de produire une énergie renouvelable utilisable pour la production de chaleur, d’électricité et/ou de biocarburant : dans les usines de méthanisation, il est confiné en silo et entièrement utilisé. Le digestat peut servir à des fins agronomiques après une étape de compostage, à condition que les déchets entrants soient de bonne qualité.
La bonne image de la méthanisation encourage les exploitants de décharges à reverdir le blason de leurs installations en les rebaptisant "écométhaniseurs" ou "bioréacteurs". Mais, à l’inverse des unités de méthanisation, le biogaz des décharges ne peut pas être capté dans sa totalité : une partie se dégage dans l’atmosphère et contribue activement au réchauffement climatique (le méthane étant un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2). Et pour la part captée, celle-ci est souvent seulement brûlée en torchères (production de CO2), donc non valorisée en énergie. De plus, la part fermentescible des déchets ménagers n’y est pas transformée en compost. Au contraire, elle se dégrade sur place, mélangée à tous les autres déchets ménagers, produisant ainsi un jus toxique appelé lixiviat (voir Décharge).
Attention, un "méthaniseur" peut ainsi cacher une simple décharge.