Une multinationale est une entreprise implantée dans plusieurs pays par le biais de filiales dont elle détient tout ou une partie du capital.
Plusieurs des multinationales les mieux implantées sur le marché mondial des déchets sont françaises et détiennent la majorité des marchés de collecte et d’exploitation des incinérateurs et des décharges dans notre pays :
Les trois quarts du marché de l’incinération de déchets non dangereux en France sont ainsi entre les mains de TIRU, Veolia et Suez — ces deux dernières se partageant également près de la moitié des décharges privées de déchets non dangereux. Cette situation oligopolistique s’est construite sur plusieurs décennies et a été éclaboussée par de nombreux scandales politico-financiers (surfacturation, pots de vin…) : elle empêche toujours aujourd’hui l’émergence d’une concurrence saine dans le domaine des déchets et le développement des alternatives.
"Faire du déchet une ressource" [3], "De la suite dans vos déchets" [4], "Créateur d’énergie verte" [5] : c’est avec ces slogans que les multinationales du déchet perpétuent aux yeux du grand public leur image de défenseurs de l’environnement et de chantres de l’innovation. Pourtant, alors même que tout le monde s’accorde sur le fait que "le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit", ces entreprises n’ont aucun intérêt à encourager la réduction à la source des déchets puisque c’est justement le déchet produit puis traité… qui leur rapporte de l’or ! Les critères environnementaux ne pèsent pas lourds face aux critères de rentabilité économique : cet état de fait explique en partie le retard de la France dans la gestion de ses déchets.
Décidément, l’écologie a ses raisons que les bénéfices des actionnaires ne connaissent pas…
[1] Voir le site de Veolia
[2] Voir le site de Suez
[3] Slogan de Veolia
[4] Slogan de SITA (Suez)
[5] Slogan de TIRU