L’incinération et la mise en décharge entraînent la perte irrémédiable des matières premières et de l’énergie utilisées pour fabriquer le produit devenu déchet.
Elles sont également émettrices de gaz à effet de serre (GES), en particulier de dioxyde de carbone pour la première et de méthane pour la deuxième.
Plusieurs mesures, applicables au niveau local, permettent de diminuer le recours à ces modes de traitement et de réduire leurs impacts sur l’environnement et le climat.
La prévention des déchets permet à la fois de réduire la quantité de déchets à gérer et de diminuer les besoins en ressources naturelles primaires. Cela permet ainsi d’éviter en amont l’émission de GES et la production de déchets industriels générés lors de l’ensemble du cycle de vie du produit, et en aval les émissions dues à l’élimination des déchets. Pour ce faire, il convient d’éduquer et d’informer le citoyen sur l’impact de ses choix de consommation et sur les alternatives existantes, afin de l’amener à repenser ses habitudes. De même, le dialogue avec les professionnels sur leurs choix en matière de conception des produits ou d’élaboration de leurs services peut être source de changements.
Grâce à la réparation et au réemploi, des objets destinés à l’abandon trouvent une seconde vie et des emplois peuvent être créés au niveau local. Cela permet d’économiser l’énergie et d’éviter les émissions nécessaires à la fois à la fabrication d’un nouveau produit, mais aussi au recyclage ou à l’élimination du déchet en décharge ou en incinérateur.
La mise en place d’une tarification incitative permet de réduire la quantité de déchets résiduels et donc les émissions dues à leur traitement. Que ce soit au niveau des ménages ou des industriels, le fait d’établir un lien entre le montant de la facture et la quantité de déchets résiduels produits incite à moins jeter, notamment en modifiant ses choix de consommation, et à mieux trier. Ce sont également autant de matières premières qui pourront être réutilisées/recyclées, économisant ainsi l’énergie et les émissions qu’implique un processus industriel linéaire.
Etendre le tri et le recyclage permet d’économiser non seulement des matières premières, mais également toute l’énergie et les émissions qui ont été nécessaires pour les extraire et les transformer en biens de consommation jetables.
La mise en place d’une collecte sélective des biodéchets, d’abord auprès des gros producteurs puis auprès des particuliers, est une mesure essentielle pour la réduction à la source des déchets résiduels. Détourner ce flux de l’incinération ou de la mise en décharge permet non seulement d’éviter les pollutions et le gaspillage causés par ces modes de traitement, mais également de tirer partie de toutes les richesses de ces déchets : un compost pouvant remplacer des fertilisants issus de procédés industriels fortement émetteurs et/ou du biogaz utilisé comme carburant et pour produire de l’électricité et/ou de la chaleur. Cela permet également de détourner les biodéchets des décharges, source importante d’émission de méthane à l’atmosphère.
Certaines mesures permettent de réduire le poids environnemental du traitement des déchets qui ne sont ni évitables par réemploi/réutilisation, ni recyclables, ni compostables. Concernant le transport d’abord, il convient de respecter le principe de proximité en les traitant au plus près de leur lieu de collecte. Privilégier notamment des petites décharges de proximité, plutôt que des grands complexes plus éloignés ("méga-décharges"), permet de réduire le trafic routier des bennes. Le choix de l’incinération est à bannir non seulement en raison de ses émissions de CO2 (et d’autres polluants dont l’innocuité n’est pas garantie), mais également de son absence de flexibilité dans le temps, qui empêche la mise en œuvre de politiques volontaristes de réduction à la source des déchets et de développement du recyclage.
Des solutions locales existent donc pour diminuer l’impact des déchets et de leur gestion sur le réchauffement climatique. Tous les acteurs locaux ont un rôle à jouer et votre collectivité locale peut en être l’initiateur et le chef d’orchestre.