La chaleur produite par les déchets incinérés peut être utilisée pour produire de la chaleur, de l’électricité ou les deux à la fois (co-génération). La plupart des incinérateurs n’utilisent qu’une faible part de l’énergie dégagée.

Les usines d’incinération sont très souvent qualifiées par leur promoteur d’ « Unité de valorisation énergétique (UVE) », dans le but notamment de « verdir » leur image et de mieux les faire accepter par les populations. Introduire des matériaux incombustibles dans un four ou brûler des matériaux qui pourraient être recyclés constituent bien un gaspillage énergétique, en même temps qu’un gaspillage de ressources.
Même au plan règlementaire, selon les conditions de la nouvelle Directive cadre européenne sur les déchets adoptée en novembre 2008, à peine plus de 10 % des usines françaises pourraient prétendre au statut de valorisation.

Les incinérateurs français qui produisent surtout de l’électricité sont des émetteurs nets de gaz à effet de serre : ils émettent 33% de GES de plus qu’une centrale au gaz. Pourtant, l’incinération est parfois classée comme productrice d’énergie renouvelable (sous prétexte qu’environ 50% des déchets incinérés sont constitués de biomasse). Seuls les déchets organiques traités séparément (méthanisation, centrale au bois) peuvent être source d’énergie renouvelable : le Cniid s’oppose à l’intégration de l’incinération dans les objectifs de production d’énergies renouvelables fixées à 23% pour 2020 dans le cadre du « Grenelle ». L’incinération constituerait ainsi un frein au développement des vraies énergies renouvelables (l’éolien, le photovoltaïque, la géothermie).

En France, l’incinération bénéficie aujourd’hui d’avantages injustifiés dénoncés par le Cniid : nous demandons notamment la suppression des tarifs de rachat préférentiel de l’électricité produite, des taux de TVA réduits sur la revente de chaleur et des aides « incinération » d’Eco-emballages versées aux collectivités.

Pour aller plus loin :

- "La valorisation du gaspillage énergétique", Newsletter d’avril 2009