L’exemple danois est régulièrement brandi par les partisans de la "valorisation énergétique" pour prouver qu’il n’y a pas de concurrence entre la réduction et le recyclage des déchets et leur incinération. Le Danemark serait ainsi un pays qui produit peu de déchets, recycle beaucoup et dans le même temps peut se targuer de produire 20 % de sa chaleur et 5 % de son électricité grâce à l’incinération.

Cette image idyllique vient de subir un sérieux coup. Car, dans le cadre de la sortie de leur nouveau plan de gestion des déchets, les Danois viennent de faire les comptes et de se rendre compte qu’en plus d’être l’un des pays européens qui produit le plus de déchets par habitant, ils ne recyclent que 22% de leurs déchets et en brûlent près de 80%.

Aux grands maux les grands remèdes, le nouveau plan de gestion des déchets s’intitule désormais "Danemark sans déchets - Plus de recyclage et moins d’incinération". A l’occasion de sa présentation en novembre 2013, la ministre de l’environnement danoise a ainsi déclaré : ”Nous incinérons énormément de déchets au Danemark ; des déchets dont le Gouvernement pourrait tirer beaucoup plus en recyclant plus et mieux". Parmi les pistes évoquées pour amorcer cette transition, figure notamment la collecte sélective de déchets organiques pour produire du compost et du biogaz.

Avec ces révélations, c’est la vitrine mondiale de l’incinération qui se fissure un peu plus, et avec elle l’alibi préféré de ses partisans.

Pour en savoir plus, voir le plan de gestion des déchets danois (en Anglais)

Contact : Delphine Lévi Alvarès, chargée campagne