Le surdimensionnement des installations d’incinération, phénomène de longue date dénoncé par le Cniid, ne se cantonne pas au Nord de l’Europe (voir notre article).
En France, la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France a ainsi épinglé, dans son rapport d’observation diffusé le 28 juin, le Syndicat intercommunal pour la destruction des résidus urbains (Sidru) pour la mauvaise gestion de son incinérateur situé à Carrières-sous-Poissy (Yvelines) et répondant au doux nom d’Azalys. Le rapport ne fait pas de cadeau au Sidru, pointant d’emblée un « projet mal calibré, s’inscrivant dans une logique de procrastination dès sa conception ». Mis en service en 1999, l’incinérateur disposait d’une capacité annuelle de traitement de 115 000 tonnes dont 100 000 tonnes devait être apportées par le Sidru. Or ce tonnage n’a jamais été au rendez-vous. Il a même diminué de 16% pour passer de 71 763 tonnes en 2000 à 59 821 tonnes en 2010, développement de la collecte sélective oblige. Plus grave, la juridiction pointe que si « les tendances passées se poursuivaient au même rythme, le SIDRU n’apporterait plus que 49 890 t de déchets en 2020, ne représentant, ainsi, que 43 % de la capacité de l’usine contre 52 % en 2010 ». L’incinérateur est aujourd’hui complètement dépendant, pour la rentabilité de son fonctionnement, des apports extérieurs de son exploitant, Novergie.

Azalys sera-t-il demain le premier incinérateur français majoritairement dédié aux DIB [1] ?