20 novembre 2010 – Place de la République - Paris. Alors que débute aujourd’hui la traditionnelle Semaine européenne de réduction des déchets, le Cniid s’est livré en début d’après-midi a une action originale et inédite : l’ouverture de sacs poubelles choisis au hasard pour en réaliser une « autopsie » minutieuse et comprendre comment peuvent être réduites ces énormes quantités de déchets. Des militants ont par ailleurs entassé dans la rue le volume équivalent à la quantité moyenne annuelle de déchets jeté par un Français, soit l’équivalent de près de 400 kg d’ordures ménagères dont un quart d’emballages.
Démonstration a été faite des marges de manœuvre existantes pour jeter moins et de l’aberration à enfouir ou incinérer de telles quantités de déchets. Si cette semaine de sensibilisation du grand public a une utilité certaine, le Cniid a souhaité rappeler, via cette action, que le citoyen - consommateur ne peut pas et ne doit pas tout assumer.
En effet, les décideurs publics et les structures privées doivent enfin franchir le pas des bonnes intentions et prendre des mesures efficaces afin d’offrir un véritable choix de produits peu générateurs de déchets aux consommateurs. La réduction des déchets est surtout envisagée comme une action citoyenne au quotidien et les campagnes de sensibilisation nous le rappellent sans cesse : acheter moins emballé, apposer un autocollant Stop Pub sur sa boîte aux lettres ou faire réparer ses appareils en panne. Pourtant, le problème des déchets trouve principalement sa source dans la conception des produits mis sur le marché et les modèles dominants de distribution. Comme le souligne Sébastien Lapeyre, directeur du Cniid, « le consensus ambiant de la réduction des déchets se transforme en discours politiquement incorrect dès lors que sont remis en cause les modes de production et de consommation traditionnels, aujourd’hui symptomatiques de l’économie du jetable ».
Le Cniid demande donc aux décideurs publics et privés de ne pas s’arrêter aux engagements, et encore moins aux désengagements, du Grenelle et de mettre rapidement en œuvre des démarches volontaristes et ambitieuses comme par exemple le développement de la consigne, de la vente en vrac, l’extension de garantie étendue à 10 ans sur les biens d’équipements électriques et électroniques ou l’instauration d’une norme sur l’affichage de la durée de vie des produits.
Si le Grenelle de l’environnement a la prétention de nous faire « entrer dans le monde d’après », une transition vers des systèmes moins générateurs de déchets est alors indispensable. Aussi, si le citoyen a un rôle certain à jouer, il ne doit pas être la cible unique des actions et de la communication opérées par les pouvoirs publics, notamment dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets.