Le 30 septembre, le Cniid, les Amis de la Terre et la Fondation France Liberté se sont associés à l’appel du réseau mondial GAIA (Global Alliance for Incinerator Alternatives) – qui regroupe plus de 650 associations présentes dans 90 pays - pour dénoncer l’affection des fonds publics destinés à lutter contre le changement climatique, au financement de l’incinération et de la mise en décharge.
En France, ces deux traitements bénéficient d’aides publiques, sous couvert notamment des avantages alloués aux énergies propres et renouvelables. Pourtant, l’incinération émet chaque année l’équivalent en CO2 de 2,3 millions de voitures, et le stockage provoque des rejets de méthane dans l’atmosphère, participant ainsi activement au réchauffement climatique. Comment peut-on alors décemment parler d’énergie propre ?
A l’heure de la chasse aux niches fiscales, il est temps de mettre fin aux tarifs de rachat préférentiels de l’électricité issue de l’incinération et aux taux de TVA réduits sur la chaleur issue de l’incinération et du stockage. En détournant ces flux d’argent public vers l’incinération et la mise en décharge, les autorités poursuivent la promotion de deux sources d’énergie qui freinent non seulement la réduction et le recyclage des déchets mais aussi le développement des énergies renouvelables, un secteur dans lequel la France est très en retard.
De plus, les multinationales qui ont développé ces modes de traitements les exportent aujourd’hui dans les pays en développement en profitant également de financements liés à la lutte contre le changement climatique, comme le Mécanisme de Développement Propre (MDP) [1]. On finance ainsi l’industrialisation du traitement des déchets dans ces pays selon le même schéma défaillant que celui suivi dans des pays comme la France, au lieu de faire bénéficier de ces fonds internationaux les 15 millions de personnes qui vivent dans ces pays des activités de récupération et de recyclage, générant des impacts sociaux et environnementaux très positifs.
Contact : Delphine Lévi Alvarès
[1] L’objectif du MDP est d’aider les pays riches à limiter leurs émissions de CO2 en finançant des projets à moindre coût dans les pays du Sud.