Au 1er juillet 2011, les 1500 hypermarchés français [1] auraient dû s’équiper de plateformes de déballages. Aucun des grands groupes concernés et contactés par le Cniid (Leclerc, Auchan, Monoprix, Carrefour, Casino) n’est en mesure d’annoncer la mise en place généralisée de ces installations.
Les géants de la grande distribution font ainsi peu de cas d’une mesure législative pourtant explicite. La loi n°2010-788 du 12 juillet 2010, dite « Grenelle 2 » prévoit ainsi que « tout établissement de vente au détail de plus de 2500 mètres carrés proposant en libre-service des produits alimentaires et de grande consommation se dote, à la sortie des caisses d’un point de reprise des déchets d’emballages issus des produits achetés dans cet établissement ».
Ces points de reprise, communément baptisés « plateformes de déballage », permettent aux clients de se débarrasser, dès la sortie des caisses, des emballages et suremballages superflus des produits qu’ils viennent d’acheter. Une manière de signifier aux producteurs et distributeurs l’inutilité de certains conditionnements et surtout de ne pas les payer deux fois (à l’achat puis au traitement, via la taxe d’enlèvement des ordures ménagères).
L’installation de ces plateformes de déballage n’est pas en soi une solution au problème de l’énorme quantité d’emballages jetables générée par la grande distribution. L’inertie délibérée des géants du secteur montre cependant leur mépris pour des mesures visant à les responsabiliser en tant que producteurs de déchets. Alors que ces groupes rivalisent d’inventivité pour nous convaincre de leur zèle et de leur engagement en matière de développement durable, leur attitude démontre simplement qu’ils se croient encore au-dessus de la loi.
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Flore Berlingen
[1] Estimation. Selon l’Insee, on en comptait 1459 en 2008 (85 de plus qu’en 2006).