Le tribunal administratif de Montreuil a annulé le jeudi 18 avril l’arrêté préfectoral autorisant l’exploitation de l’usine de tri mécano-biologique de Romainville en Seine-Saint-Denis. Conçue pour être l’une des plus grandes d’Europe, l’usine devait traiter par méthanisation près de 322 500 tonnes de déchets par an. Le tribunal a été saisi dès janvier 2012 par l’association locale ARIVEM, avec Ecologie sans frontières, qui lutte contre l’implantation de cette méga-usine dans un tissu urbain dense à proximité directe des habitations et centres d’activités.
Ils dénonçaient un projet où les risques pour la population étaient sous-évalués et où les débouchés pour le compost et le biogaz produits n’étaient pas clairement définis. C’est exactement ce que le tribunal a relevé en retenant pas moins de six critères pour justifier l’annulation de l’autorisation d’exploitation comme l’insuffisance de l’étude de danger et l’absence d’informations sur les quantités de matières en entrée et en sortie des digesteurs qui conduisent à sous-estimer l’importance des conséquences de l’implantation d’un tel projet.
La lutte contre le tri mécano-biologique n’est pas encore terminée à l’heure où de nouvelles usines sont construites et où de nouveaux projets voient le jour en France, les vues de court terme empêchant l’émergence de solutions plus respectueuses de l’environnement et des populations. Aujourd’hui, cette annulation récompense la mobilisation et les efforts des riverains et des élus qui se sont battus pour mettre en lumière les failles d’un projet dangereux et couteux à Romainville. A quand une volonté politique forte qui ira à l’encontre de la multiplication de ces usines de tri mécano-biologique en instaurant la collecte séparée de nos biodéchets ménagers pour répondre aux enjeux écologiques et sanitaires de notre société ?
Contact : Véronique Lecomte